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XVIII semaine du Temps Ordinaire – Lundi

La logique du miracle

Aussitôt Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules ….  il se rendit dans la montagne, à l’écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul. La barque était  …. battue par les vagues, car le vent était contraire. Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés …. et la peur leur fit pousser des cris. Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez pas peur!» Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur l’eau. » Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais, voyant qu’il y avait du vent, il eut peur ; et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! » Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit: «Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. Mt 14,22-32

Les vents contraires, aussi bien sur le lac que dans la vie, soufflent et ont toujours soufflé de façon menaçante.  Qu’est ce qui permet à Jésus de marcher tranquillement sur ces eaux agitées et sur l’adversité qui fait normalement peur et dans laquelle on se noie ? Nous ne connaissons qu’une seule réponse : la foi et la prière. Quand le vent commence à souffler il reste « à l’écart » pour prier, pendant que les apôtres rament péniblement, sur la barque, pour atteindre l’autre rive du lac. À un certain moment Jésus descend de la montagne et va vers eux en marchant sur l’eau. Comme nous tous, Pierre lui aussi voudrait pouvoir marcher sur ces eaux qui représentent les situations négatives de la vie : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur l’eau. Jésus lui dit : « Viens ! » et Pierre descend sur le lac, mais voyant que le vent souffle avec violence il a peur et commence à s’enfoncer.

Pourquoi Pierre, contrairement à Jésus, a peur du vent tout en vivant lui aussi cette expérience de marcher sur l’eau ? La raison est que pour lui le fait de marcher sur l’eau naît de la demande d’un « signe » et non pas de l’habitude à la prière. Nous aussi nous avons vécu des expériences semblables. Il y a trente ans, Maria Carmela a été opérée d’une terrible tumeur et le professeur Nicola, qui l’avait opérée, nous enleva toute espoir de guérison en nous disant qu’il ne lui restait que quelques mois encore à vivre. Sombrés dans le désespoir le plus profond, nous nous sommes abandonnés à la prière. Les années se sont écoulées et Maria Carmela est guérie ; elle a vécu une vie normale, elle s’est mariée et a eu deux filles mais la foi que nous avons eu à cette occasion ne s’est pas transformée en une habitude à la prière apte à transformer radicalement notre façon de vivre. Voilà pourquoi, ils nous est arrivé qu’une toute petite brise qui avait repris à souffler dans notre vie suffise à nous mettre en crise, comme il a été pour Pierre. Probablement, il nous faut encore une fois découvrir la valeur que revêt cette prière du matin pour reprendre tranquillement notre traversée jusqu’à l’autre rive.

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