FRFS043

XIV Dimanche du Temps Ordinaire

L’intelligence des simples 

En ce temps-là, Jésus prit la parole : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bonté. Tout m’a été confié par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler.  Mt 11,25-27

La maison de mes grands-parents à Montecatini était magnifique ; c’est là que je passais tous les étés dès que les congés scolaires arrivaient. Je me souviens parfaitement de mon bon-papa Angelo : il était fort et fier dans sa grande simplicité d’homme non cultivé et qui se consacrait aux tâches les plus humbles. Je me souviens de lui lorsqu’il installait pour moi une longue balançoire en la liant aux arbres les plus grands, en me faisant ainsi cadeau de longues heures de vol entre les feuilles des arbres ; ou lorsqu’il me racontait ce qu’il avait vécu pendant la première guerre mondiale. Pendant la guerre il avait transporté sur les mulets les approvisionnements destinés aux tranchées ; il en était revenu avec tous ses cheveux blancs, tout en étant encore très jeune. Mais le souvenir le plus beau qu’il m’a laissé est sa foi, forte comme ses épaules, libre de tout doute et toute élucubration dont les textes universitaires auraient par la suite regorgés en affaiblissant tellement de consciences. Tous les soirs, il réunissait sa famille pour le rosaire qu’il conduisait, debout, tout droit devant l’âtre ; et tous les jours il contrôlait si devant l’image du Sacré Cœur, qui dominait la salle, le petit lumignon était bien allumé et les fleurs toujours fraîches. C’était sa façon de dire merci au Seigneur pour l’avoir protégé pendant la guerre et auquel il confiait sa famille. Moi, petite fillette, je l’observais et maintenant, étant à mon tour grand-mère, je continue à le considérer comme une de ces personnes simples auxquelles le Seigneur a accordé le privilège de la sagesse du cœur. C’est pourquoi je conserve jalousement le petit vase en verre qui se trouvait devant le Sacré Cœur, ainsi que l’amour pour la prière qu’il m’a transmis par son exemple.

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