FRFS050

XXI Dimanche du Temps Ordinaire

La sagesse révélée aux simples

Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la science de Dieu ! Ses décisions sont insondables, ses chemins sont impénétrables ! Qui a connu la pensée du Seigneur ? Qui a été son conseiller ? Qui lui a donné en premier, et mériterait de recevoir en retour ?  Car tout est de lui, et par lui, et pour lui. A lui la gloire pour l’éternité ! Amen. Rm 11,33-36

Maria Carmela avait une tumeur et elle venait d’être opérée à l’hôpital de Legnano. Un soir, nous avons vraiment pu toucher du doigt où réside la véritable sagesse et d’où elle découle, mais ce n’était pas d’ailleurs la première fois. Les médecins nous avaient ôté tout espoir et nous étions assis dans notre salle de séjour, en silence, accablés par la douleur et affligés par des questions auxquelles nous étions incapables de répondre. Pourquoi la douleur des innocents existe-t-elle ? Pourquoi un tel bouleversement dans une famille est-il permis ? Quel est le sens de notre avenir sans Maria Carmela ? De temps en temps, le silence était interrompu par une prière, après quoi nous plongions à nouveau dans ce tourbillon de questions.  À un moment donné, quelqu’un a sonné à la porte. C’était le père Arturo. “ C’est un peu tard, excusez-moi, est-ce que je peux monter ? ” “ Viens, viens, père Arturo ! ” Il entra et s’assit face à nous ; comme d’habitude, nous nous sommes mis à prier ensemble pendant un petit moment. Après quoi le père Arthur, qui d’habitude était un homme avare de mots, se mit à parler et, comme s’il avait pu lire dans notre cœur, il répondit à toutes nos questions, avec une sagesse théologique digne de saint Augustin et de saint Thomas. Nous le connaissions comme étant une personne très simple ; il n’était même pas prêtre, il n’était qu’un frère de l’Institut Pontifical pour les missions étrangères car ses supérieurs, estimant qu’il n’était pas assez intelligent, lui avaient déconseillé de poursuivre ses études au séminaire. Il en avait beaucoup souffert mais il avait accepté ce conseil avec humilité et obéissance, et dans silencieusement il avait accompli un grand chemin de foi et de charité. Il était toujours présent où il y avait de la souffrance et le Seigneur l’avait récompensé en lui donnant une sagesse que nous avons trouvée chez très peu d’autres personnes. La sagesse du père Arturo jaillissait de son adoration de la croix qu’il faisait toute les nuits, parfois même jusqu’à l’aube. Un dimanche, pendant que nous étions en train de déjeuner ensemble, nous nous sommes aperçus d’une blessure qu’il avait sur sa tête. Lorsque nous lui avons posé la question il nous a répondu, un peu embarrassé qu’une nuit il était en train de prier à genoux devant l’autel et en s’endormant il était tombé et il avait cogné la tête. Sa sagesse était celle de Dieu, celle qui est révélée aux simples. Saint Paul écrit : « Alors que les Juifs réclament les signes du Messie, et que le monde grec recherche une sagesse, nous, nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les peuples païens. Mais pour ceux que Dieu appelle, qu’ils soient Juifs ou Grecs, ce Messie est puissance de Dieu et sagesse de Dieu. » (1Co 1,22-24)

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