FRFS041

XII Dimanche du Temps Ordinaire

Soyez sans crainte 

Ce que je vous dis dans l’ombre, dites-le au grand jour ; ce que vous entendez dans le creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent pas tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. Est-ce qu’on ne vend pas deux moineaux pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même vos cheveux sont tous comptés.  Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus que tous les moineaux du monde. Mt 10,27-31

La véritable malédiction de l’homme est la peur. Nous craignons le noir, un cri soudain, un télégramme qui arrive, un contrat de travail qui expire, le compte bancaire qui diminue, toute incertitude qui plane sur notre vie. Aujourd’hui, nous craignons aussi de nous marier et de mettre au monde des enfants. Les mass media ne perdent pas l’occasion de créer des alarmismes : les fluctuations de la bourse financière, le progrès que nous n’arrivons pas à contrôler, la crise économique, le chômage, les réserves énergétiques qui s’épuisent. Tout, même les événements joyeux finissent par nous transmettre un sentiment d’indétermination et de crainte. Il y a quelques années, quand je travaillais dans la boîte Ansaldo, un fils était né à un de mes collaborateurs. Pendant toute la journée, au bureau, des pensées négatives l’avaient tourmenté du genre : pendant la nuit le bébé va se réveiller, nous ne pourrons plus sortir, c’est la fin des vacances au camping. Moi j’avais déjà quatorze enfants ; le soir, pour lui faire comprendre l’absurdité de ses craintes, je lui ai dit : “ Ne te préoccupe pas, donne-moi ton fils et nous c’est fini ! ” Il me regarda perplexe et il se rendit compte que ses craintes n’avaient aucun sens.

Un jour, en parlant des lis des champs et des oiseaux du ciel qui ne font ni semailles ni moisson et pourtant le Père céleste les nourrit, Jésus a mis en lumière nos angoisses : “ Que mangerons nous ? ”, “ Que boirons nous ? ”, “ Nos vêtements ? ” Une autre fois il nous rassure : « Dans le monde, vous trouverez la détresse, mais ayez confiance : moi, je suis vainqueur du monde. » (Jn 16,33) Si nous voulons savoir quelle est l’origine de notre peur la réponse est : le péché. Dans la Bible la peur n’apparaît qu’après le péché originel : « Ils entendirent le Seigneur Dieu qui se promenait dans le jardin à la brise du jour. L’homme et la femme allèrent se cacher aux regards de Dieu parmi les arbres du jardin. Le Seigneur Dieu appela l’homme et lui dit “ Où es-tu donc ? ” L’homme répondit : “ Je t’ai entendu dans le jardin, j’ai pris peur parce que je suis nu, et je me suis caché. ” Le Seigneur reprit : “ Qui donc t’as dit que tu étais nu ? Je t’avais interdit de manger du fruit de l’arbre ; en aurais-tu mangé ? » (Gn 3,8-11) Après cet événement qui se situe bien loin dans le passé, les Écritures Saintes exhortent sans cesse l’homme a ne pas avoir peur. Cette exhortation est répétée bien 365 fois dans la Bible : une pour chaque jour de l’année. Le Pape Jean Paul II l’a répétée pendant vingt-six ans. L’humanité en est-elle bien consciente ? Nous n’en sommes pas si sûrs que ça.

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