XIV semaine du Temps Ordinaire – Mercredi
L’écoute du Seigneur et la mission
Alors Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits mauvais et de guérir toute maladie et toute infirmité. …. Ces douze, Jésus les envoya en mission avec les instructions suivantes : « N’allez pas chez les païens et n’entrez dans aucune ville des Samaritains. Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. Sur votre route, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche. Mt 10,1-7
Il y a plusieurs années, quand nous avons commencé la prière du matin et la méditation journalière de la parole de Dieu, au milieu de tellement d’autre choses qui nous submergeaient dans la vie de tous les jours, nous avons ressenti comme Pierre le besoin d’écouter les « paroles de la vie éternelle » (Jn 6,68). Nous nous sommes désaltérés à cette Parole et nous sommes repartis ensuite sur nos différents chemins, en nous acquittant de nos engagements et en rencontrant des personnes, selon le calendrier ou la feuille de route de chacun d’entre nous. Ainsi, sans l’avoir planifié, depuis des années nous vivons la page de l’évangile d’aujourd’hui qui nous invite à méditer sur l’importance de ces deux moments de notre journée : rester avec Jésus et aller en mission dans le monde. Aujourd’hui Matthieu nous dit : « Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits mauvais et de guérir toute maladie et toute infirmité… Ces douze, Jésus les envoya en mission avec les instructions suivantes : ‘Sur votre route, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche.’ ». C’est là la dynamique de la vie chrétienne : un mouvement centripète vers le Seigneur pour recevoir ses instructions, et un mouvement centrifuge vers le monde, en allant là où nos engagements nous conduisent et en annonçant sur la route que le royaume des cieux est tout proche. C’est une annonce qui, de façon explicite ou tacite, doit être faite à tous, même à ceux qui souhaitent s’en tenir à l’écart. Voilà la véritable évangélisation, qui est bien plus difficile que celle qui se fait à l’Église ou pendant une retraite spirituelle où les personnes sont déjà bien disposées à accueillir le message de l’évangile. Il est fondamental d’avoir ces deux moments dans notre journée : un temps d’écoute du Seigneur et un temps pour la mission. Une mission sans écoute mène à une manie d’efficacité vide et aveugle : une écoute sans mission mène à une foi désincarnée et vouée à s’estomper. Une bonne combinaison de ces deux moments fait grandir dans la foi nous-mêmes ainsi que les personnes que nous fréquentons.
L’on agit en croyant et on croit en agissant. Cette façon de vivre la foi nous permet de transformer une journée qui serait autrement routinière en une aventure merveilleuse et toujours nouvelle. Il n’est pas difficile de créer des occasions de témoignage : elles naissent toutes seules, il suffit seulement de ne pas les étouffer. Il suffit de dire à une personne qui est affligée par un problème : « Je suis désolé ! Est-ce que je peux t’aider ? Je vais prier pour toi. ».